Seul, comme toujours...[Me laissez pas seuuuule lol]

C'était la nuit. A vrai dire, on était plus proche du matin que de la nuit. De toute façon, Gael ne dormait presque jamais. Il detestait perdre autant de temps inutilement. Et dire que l'on passe la moitié de notre vie à dormir, si ce n'est plus ! Alors il avait quitté son lit pour vadrouiller. Il se jeta dans un fauteuil en poussant un soupire d'aise. Il remonta le col de son blouson de cuir, façon vampire. C'était rare qu'il porte un vêtement pareil, mais il n'était pas vraiment d'humeur et il voulait le montrer. Il portait aussi un pantalon noir, trop long et trop large pour lui et ses chères new rock. Ses chaussures étaient tellement résistantes qu'il était sûr de les garder pendant au moins dix ans.
Il commençait à se sentir à l'aise dans ce lieu, et cela l'effrayait quelque peu. Il n'était pas habitué à ça. Il ferma ses beaux yeux verts. Lorsqu'il les rouvrit, il découvrit une personne qu'il n'avait encore jamais vue. Il faillit sursauter. Après tout, il n'avait pas l'habitude de voir des gens, surtout pas en pleine nuit, dans une salle de "détente". Il regarda de haut en bas la personne et déclara :

"Personne dort dans cette baraque..."

Andrea s'apprêtait à sortir. Elle n'avait pas sommeil. Elle aurait aimé aller chasser. Mais l'entrée dans la forêt était interdite, et où trouver des proies ailleurs? Elle erra donc dans le château, rêvassant tranquillement. Elle poussa une porte, puis se rendit compte qu'il y avait de la lumière. Et quelqu'un. Un garçon était assis dans un fauteuil. Il la regarda bizarrement et lui adressa la parole.
Elle lui sourit.

-Bonjour, dit-elle, appuyant sur le mot pour lui faire comprendre poliment à quel point sa remarque était incongrue.

-Personne n'est pas le mot juste. TU ne dors pas.

Elle avait hésité, puis avait décidé de tutoyer le garçon. Après tout, ils n'avaient que 15 ans, et le jeune homme ne semblait guère plus agé qu'elle. Elle attendrait bien trois quatre ans avant de vouvoyer tout le monde.

Il regarda la jeune fille en arcant un sourcil. Pour une fois, une fille n'avait pas peur de lui répondre. En général, soit elles faisaient leur timide et elles ne parlaient jamais, sois c'était des dévergondées qui voulaient juste draguer un mec qui semblait être dangereux. Charmant n'est-ce pas ?

"Moi ? Je ne dort jamais... c'est une perte de temps, mêmes si je le contrôle. Mais je te signale que tu n'es pas non plus dans ton petit lit douillet..."

Pour réparer son impolitesse, il se leva et marcha en direction de la jeune fille. Il plongea son regard vert et pronfond dans ceux de l'adolescente tout en s'emparant doucement se sa main. Il y déposa un doux baisé avant de la lâcher.

"Je me nome Gael... Gael Pendragon. Et toi ?"

Andrea haussa les épaules devant la replique de Gael, car elle était tout à fait exacte et logique.

Il s'approcha d'elle, la regarda dans les yeux et lui fit un baiser sur la main. Elle leva les yeux au ciel, quelque peu gênée, et sourit.

-Je m'appelle Andrea. dit-elle simplement.

Elle hésita un instant. On était en pleine nuit, et s'il y avait bien une choseà laquelle elle ne s'attendait pas, c'était bien de rencontrer quelqu'un en pleine nuit comme ça. La nuit, d'habitude, les gens dormaient.

-Depuis combien de temps es-tu arrivé au pensionnat? demanda-t-elle finalement.

On aurait presque dit que Gael se délectait de la gêne des filles quand il leur faisait le baise main. Mais il faisait ça à toutes les filles, sans aucunes envie de draguer tout ce qui peut porter une jupe. Ce n'était absolument pas du genre à courrir le jupon. Gael était un éternel rêveur doublé d'un romantique passioné.

"Enchanté de faire ta rencontre, Andrea. Joli prénom."

Il s'éloigna un peu d'elle, de manière à être à une distance raisonable.

"Je suis là depuis hier... en effet, je suis un petit nouveau... et toi ?"

Il lui fit un petit sourire tandit qu'il avait toujours son air mystèrieux...

-Merci. dit-elle en réponse à son compliment.

Tout cela avait l'air de beaucoup l'amuser.

-Moi aussi... je suis nouvelle.

Elle ne savait pas trop quoi dire. Elle s'approcha de la fenêtre et l'ouvrit. La lune ronde éclairait de ses rayons de nacre les eaux sombres du lac.

-Quelle belle nuit, n'est-ce pas? dit-elle, nonobstant l'étrangeté de la scène.

Des lapins couraient dans les herbes hautes. Malgré la nuit, la plaine était éveillée, elle aussi.

[dans la forêt il y a des lapins... dans la forêt il y a des nains de jardins... XD désolée désolée, j'ai pas pu m'empêcher, je me tait, je me tait lol]

Il s'approcha de la fenêtre et par conséquent d'elle. Il admira silencieusement le lac qui sintillait grâce à la lune...

"Oui... c'est vraiment beau..."

Son regard passa du lac au visage de la jeune fille avant de regarder le ciel...

"Oh... tu as vu toutes ses étoiles ? ... c'est magique, tu ne trouves pas ? Surtout sur un ciel noir d'encre comme celui-ci..."

Mais il fallait avouer que ce qu'il y avait de plus beau, c'était de voir les étoiles miroiter dans les yeux d'Andrea... de toute façon, des étoiles dans les yeux des filles, c'était toujours magnifique.

[

xD]

-Oui, vraiment splendide. C'est une nuit merveilleuse. dit-elle, songeuse.

Elle jeta un oeil sur la forêt qu'on devinait plus qu'on ne voyait dans les ténèbres nocturnes. Décidément, il fallait qu'elle aille y faire un tour. Elle semblait trop pleine de mystère et de poésie pour qu'Andrea résiste. Que lui importait que ce soit céconseillé aux élèves. Et qui empêcherait une panthère de se rendre dans la forêt. C'était le seul endroit où elle était vraiment chez elle. Le fauve en elle frissonna de plaisir. Cette nuit ou la suivante, elles chasseraient.

Elle se retourna, sortant de ses pensées. Gael s'était rapproché, et la regardait dans les yeux. Elle lui sourit. Elle ne savait que dire. Cette nuit était pour elle au delà de toute parole. Elle espéra que Gael saurait relancer la conversation.

Gael lui rendit son sourire avant de regarder à nouveau les horizions. Il aimait voir la vie revenir lorsque le soleil se levait, éclairant les plus obscures ténèbres. Faisant cesser les jeux terrifiants qui se jouent dans les forêts...A cette simple pensée il frémit de terreur. Il se souvenait qu'a l'orphelinat il y avait une forêt.... il passa sa main gauche sur une cicatrice qu'il avait au niveau du bras droit....Et puis il secoua la tête, comme pour se forcer à oublier. Si la jeune fille comptait sur lui pour relancer la discution, elle pouvait toujours attendre... Gael n'était absolument pas du genre à briser un silence...
Ses yeux verts parcouraient le magnifique paysage encore nocturne qui s'étalait à perte de vue. Il poussa un soupire d'aise, le sourire encré sur les lèvres, il se sentait bien là.

"Je ne trouve rien à dire, tellement c'est beau."

-En effet. Moi non plus.

Il n'avait pas l'air d'avoir l'intention de parler. Elle fit de même, plutôt contente à vrai dire, et reporta son attention sur l'extérieur. L'horizon commençait à s'éclairer, une brise fraîche s'engouffra par la fenêtre. Pourtant le soleil ne se léverait pas avant une petite heure. Elle attendrait donc, en silence. Elle avait l'habitude. Combien de fois était-elle restée immobile, seule, des heures durant, parfois pour observer l'arrivée du soleil ou de la lune, ou encore parfois à guetter le moindre mouvement, la moindre trace de vie dans les herbes environnantes? Elle aimait cela, rester tous sens en alerte. Elle se demanda si Gael resterait là aussi. Sans doute. Il avait l'air d'attendre tout autant qu'elle la venue de l'astre de lumière.
Oui, elle attendrait, pleurant la nuit qui s'achève tout en se réjouissant du retour de la lumière.

Gael avait passé tellement d'heures, de jours à regarder son environement habituel évoluer au fil des mouvements du soleil que s'en était devenu sa passion première, si on oublie la musique, bien sûr. Il pouvait rester des heures ainsi, à regarder passivement l'astre solaire faire sa longue course. C'était un bon moyen de se détendre pour lui. Il ne pensait plus à rien, tous ses soucis étaient oubliés. Il poussa un soupire, oubliant presque la présence de la jeune fille à ses côtés.

*Je devrais peut-être un jour me confier à quelqu'un. Il faudrait qu'un jour j'arrive à dire que j'ai été abandonné sur les docs sans que je me mette à pleurer. Je devrais dire à quel point ma vie n'a aucun sens, comment j'ai entendu ma mère parler de moi, mon sentiment d'être un déchet, une chose inutile à la socièté... Il faudrait que je parle.*

Le jeune homme semblait songeur. Andrea, ne souhaitant en aucun cas le sortir de ses pensées, et en prime ne sachant que dire, se reconcentra sur le paysage. Le ciel s'éclaircissait, et les flammes du matin illuminaient la forêt d'un éclat infernal. Il faisait froid maintenant. Elle avait toujours été étonnée de la façon dont la température chutait peu avant le lever du jour. Elle ne ferma cependant pas la fenêtre. Elle aimait le picotement du vent glacial de l'aube sur sa peau. Un oiseau entonna un chant, une dizaine d'autre lui répondit aussitôt. La terre fut bientôt pleine des voix mêlées des merles, des pies, des moineaux, bergeronnettes et autres voltailes. elle sourit Le soleil, bientôt allait apparaître, déchirant l'horizon et amenant un jour nouveau aux êtres vivants. La vie pouvait reprendre son cours. Déjà, les herbes bougeaient, les champs étaient emplis de mouvement.

Il redressa ses lunettes sur son nez et poussa un autre soupire. Ses yeux se mettaient à se fermer malgré son combat éternel contre le someil... mais il c'était juré de ne pas dormir convenablement tant qu'il ne sera pas heureux... il lui fallait donc attendre, dormir le jour, pendant une ou deux heures, et manger beaucoup de sucre, pour tenir le coup. Il savait que c'était mauvais pour lui et sa santé mais il s'en foutait royalement de ça. C'était peut-être une promesse stupide mais c'était important pour lui...
Et puis, il admira les premiers rayons du soleil qui venaient tout juste de se montrer... c'était à la fois beau et triste... il aimait la nuit, c'était son élément... cela lui rappela son voyage en Finlande, lorsqu'il avait eu l'autorisation de la part de l'orphelinat à un voyage n'importe où en Europe... il avait choisit la Finlande parce qu'il aimait l'hiver, et là-bas, il neige neuf mois sur douze... il s'était dit qu'il n'avait eut l'autorisation que grâce à sa mère... enfin, ce n'était qu'une supposition.

"Tu aimes quand le soleil se lève ?"

Andrea sortit de ses pensées, et se retourna vers Gael qui venait de parler.
Elle hésita... Aimait-elle le lever du soleil? Réponse ambiguë..

-Oui... oui, j'aime beaucoup... je crois! D'un côté, c'est fascinant, le jour qui revient, la vie qui recommence. Mais en même temps, la nuit est si belle, silencieuse, mystérieuse... si secrète. C'est plutôt triste de la voir s'achever pour le bruit, le mouvement, la cacophonie humaine... Le jour appartient à tout le monde, mais la nuit, elle, n'est que pour ceux qui ne dorment pas.

C'était son cas. Elle n'avait jamais pu dormir correctement, aller se coucher alors qu'il restait tant de mystères, tant de choses à découvrir, et rester sans rien faire, devoir se coucher, et être à la merci de quiconque durant plusieurs heures la rendait malade. Elle avait toujours eu peur de s'endormir, et préférait de loin errer, s'enfuir par une fenêtre quand tout le monde dormait, sans jamais rien en dire à personne... La nuit lui appartenait, c'était vraiment formidable. Elle se rendit compte qu'elle s'était mentalement éloignée de la question de Gael, et qu'elle ne parlait plus depuis quelques secondes... Elle se reprit.

-C'est bien que le tout s'alterne. Qu'il y ait une fin à la nuit comme au jour... Donc oui, j'aime le lever du soleil! dit-elle, réalisant sa digression.

*C'est le genre de questions auxquelles tu es censée répondre par oui ou non, pas faire une dissertation de vingt lignes!*

Elle sourit, amusée:

-Et toi... aimes-tu?

"J'aime voir la vie se remettre en marche, mais je déteste voir le soleil se lever. ça va paraitre bizarre, mais je trouve que le cercle solair est... moche XD un grand rond de feu. Je ne comprends pas pourquoi les egyptiens le vénérais... mais bon, c'est une autre culture..."

Il ferma les yeux quelques secondes. Il était tenté de prendre sa guitare qui était juste à côté du fauteuil et de se mettre à chanter un truc... "The Panthom of the opera" de Blink182 par exemple. Il adorait cette chanson, mais pas autant que "I miss you" du même groupe... il quitta la fenêtre pour prendre sa gratte. Il se posa dans le fauteuil de façon très... rock'n'roll diront-nous.

"Tu aimes la musique ?"

Dit-il en se mettant à faire quelques notes... rien de bien musical, mais il ne faisait que s'entrainer. Les choses sérieuses commenceraient uniquement si Andrea répondait "oui" à sa question...

Certes elle aimait la nuit, mais elle comprenait parfaitement que les égyptiens aient décidé d'adorer le soleil. Déjà, elle trouvait étonnant qu'un si petit cercle (du moins en apparence, car il était en vérité énorme, enfin... plus qu'il n'y paraissait) puisse faire autant de lumière. Et si le soleil n'avait pas été là, les hommes n'y seraient pas non plus. Ce ne serait sans-doute pas un mal, mais cela pouvait expliquer que les égyptiens aient consacré Râ comme Roi des dieux.

Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, Gael s'était éloigné et s'était saisi de sa guitare. Il lui posa une question qui la fit sourire tant elle paraissait déplacée.

- Si j'aime la musique? Bien-sûr que je l'aime! Je l'adore! répondit-elle

Il semblait sur le point d'entamer une mélodie, et Andrea ravie se détourna définitivement de ce qui se passait dehors, ferma la fenêtre et s'assit sur un fauteuil afin d'écouter ce qu'il jouerait.

Il se mit à faire une mélodie et tout d'un coup, celle-ci se rapprocha d'une chanson de Blink 182 qui était très connue... De sa douce et chaude voix il se mit à chanter, accompagné de sa gratte :

"Hello there, the angel from my nightmare
The shadow in the background of the morgue
The unsuspecting victim of darkness in the valley
We can live like Jack and Sally if we want
Where you can always find me
We'll have Halloween on Christmas
And in the night we'll wish this never ends
We'll wish this never ends

(I miss you, I miss you)
(I miss you, I miss you)

Where are you and I'm so sorry
I cannot sleep I cannot dream tonight
I need somebody and always
This sick strange darkness
Comes creeping on so haunting every time
And as I stared I counted
Webs from all the spiders
Catching things and eating their insides
Like indecision to call you
And hear your voice of treason
Will you come home and stop this pain tonight
Stop this pain tonight

Don't waste your time on me you're already
The voice inside my head (miss you miss you)
Don't waste your time on me you're already
The voice inside my head (miss you miss you)"

A la fin de la chanson, il y eut un moment de silence, puis Andrea applaudit.

-Tu joues vraiment bien! C'était magnifique.

C'était une chanson qu'elle ne connaissait pas trop, mais il l'avait superbement interprétée, et Andrea, plutôt connaisseuse en matière de musique, ne sut qu'applaudir, impressionnée. Elle sourit, pensive. Ah! La musique! C'était si fantastique, si étonnant... magique! Quelques notes associées les unes aux autres, et une mélodie s'élevait, l'emmenant dans un autre monde. Elle se souvenait encore de ses parents, musiciens chevronnés, du premier cours que lui avait donné sa mère.. Elle se reprit. L'heure n'était pas à la mélancolie et aux regrets. Elle se tourna donc vers Gael, se demandant s'il allait jouer encore.